De Fourstars Allstar à Stingo : les destins atypiques de deux coursiers d'exception

26/12/2023
Brillant vainqueur du Prix Roger de Vazelhes le jour de Noël, sur le steeple de Pau, et ne cessant de s'affirmer dans la discipline de l'obstacle, Stingo a la particularité de résulter d'un "croisement à l'envers" entre une mère pur-sang et un père Anglo-Arabe, en plus de provenir d'une lignée de chevaux au destin pour le moins atypique, comme son arrière-grand-oncle, Fourstars Allstar, le tout premier cheval de l'histoire entrainé aux États-Unis à avoir gagné un "Classique" en Europe.  

Fourstars Allstar, un champion au destin d'exception

 

Urban Sea, Lammtarra, Montjeu, Peintre Celebre, Dream Well... Tous ces chevaux ont su marquer de leur empreinte la planète courses durant les années 1990. À tel point que ces derniers occultent bien souvent celui d'un autre champion, tout aussi formidable, et au destin des plus atypiques : Fourstars Allstar. Pas forcément le plus beau, et encore moins le mieux né, car issu du croisement entre l'obscur Compliance et une mère par le non moins fantomatique Bold Arian, ce dernier a effectivement fait la une de l'actualité hippique en 1991 en devenant le tout premier cheval de l'histoire entrainé aux États-Unis à gagner un "Classique" en Europe. En l'occurence, les Irish 2 000 Guineas (Gr.1), remportées pour l'entrainement de Leo O'Brien, sous la selle de la légende Mike Smith... et ce pile une semaine après une autre facile victoire décrochée outre-Atlantique, sur l'hippodrome de Belmont Park !

 

Le film du sacre de Fourstars Allstar dans l'édition 1991 des Irish 2 000 Guineas (Gr.1), au Curragh

 

Après une carrière riche de 13 victoires et 14 places (notamment une troisième place dans la Breeders' Cup Mile (Gr.1) à 4 ans et une deuxième place dans le Caesars International (Gr.1) à 6 ans, ndlr) pour 58 apparitions publiques, Fourstars Allstar a officié dix saisons durant en qualité d'étalon, notamment sous la bannière "Coolmore", en Irlande. Lui qui excellait sur des distances allant de 1 600m à 1 800m, c'est pourtant en obstacle qu'il s'est le plus distingué en tant que reproducteur, notamment grâce à des produits comme Aces Four, un vainqueur du Mildmay Novices' Chase (Gr.2), Chomba Womba, titulaire de quatre victoires black types dont une dans l'Ascot Hurdle (Gr.2), ou encore A New Story, gagnant d'un Glenfarclas Handicap Chase lors d'un festival de Cheltenham. Cette discipline de l'obstacle sied d'ailleurs à merveille à un autre élement provenant de sa souche maternelle: Stingo.

 

L'Anglo-Arabe Stingo, l'arrière-petit-neveu de Fourtsars Allstar, après sa victoire le jour de Noël 2023 dans le Prix Roger de Vazelhes, à Pau, entouré de Daniela Mele, Guy Cherel et Clément Lefebvre (© Twitter Hippodrome de Pau)

 

Comme son arrière-grand-oncle, Stingo possède lui aussi un destin pour le moins atypique. En effet, ce pur produit de l'élevage de Guy Cherel est un Anglo-Arabe à 25%... résultant d'un "croisement à l'envers", opéré entre une mère pur-sang, Street Party, et un père Anglo-Arabe, Carghese des Landes, l'un des tout meilleurs reproducteurs de la race. Défendant la casaque ainsi que l'entrainement de Daniela Mele, ce dernier a une nouvelle fois montré toute sa qualité en piste, le jour de Noël qui plus est, s'étant adjugé haut-la-main le Prix Roger de Vazelhes, sur les gros obstacles de Pau, pour ce qui était sa toute première apparition en steeple-chase.

 

Carghese des Landes, le père de Stingo

 

Monté par Clément Lefebvre, Stingo a longtemps patienté en troisième position, avant de progressivement accélérer dans le tournant final jusqu'à venir prendre le meilleur à l'entrée de la dernière ligne droite puis de bien poursuivre son effort sur le plat pour le conserver jusqu'au passage du poteau d'arrivée. Un poteau d'arrivée rallié avec cinq bonnes longueurs d'avance sur Garry de la Brunie (Feel Like Dancing), qui a donc conclu deuxième, juste devant l'animatrice de la première heure Manitopark (Walk In The Park), finalement troisième, encore quatre longueurs et demie plus en retrait.

 

 

Élevé par Guy Cherel donc, Stingo est un fils de Carghese des Landes et Street Party, une "pur" par Montmartre à qui l'on doit également Miralago, troisième en 2021 du Prix Finot des Poulains (L.), à Auteuil. Issue d'une mère par Zabeel, Street Party est par ailleurs une soeur des bons Street Name et Konig Drive, gagnant des Prix Léon Olry-Roederer (Gr.2), Aguado (L.) et Claude Le Lorrain (L.) à Auteuil pour le premier nommé, et du Prix Antoine de Palaminy (L.) à Pau pour le second. Ces trois derniers ont également pour eux d'être des neveux du non moins doué Best Alibi, un ancien "Godolphin" qui, après avoir remporté les York Stakes (Gr.2) et terminé troisième de l'Irish Derby (Gr.1) sous la férule de Sir Michael Stoute, avait réussi à s'imposer... sur les obstacles, aux États-Unis !

 

Street Name, oncle de Stingo, lors de son envolée dans le Prix Léon Olry-Roederer (Gr.2) à Auteuil, en 2015 (© APRH)

 

Un autre cheval au destin atypique, comme Stingo, qui ne cesse de s'affirmer en obstacle chez les Anglo-Arabes. Avec cette nouvelle victoire, il est à ce jour effectivement invaincu en trois sorties dans la discipline (après ses deux victoires sur les haies de Toulouse, dans les Prix Samaritain et Catulus à l'automne, ndlr), après avoir brillé en plat, notamment dans le Grand Critérium à 12.5% et le Grand Prix des Anglo-Arabes, à ParisLongchamp, ainsi qu'à Moulins, face à ses homologues AQPS.

 



Commentaires

Soyez le premier à commenter cet article