Centlou, les destins croisés de Ludovic Cadot et d'une grande souche "de Brejoux"

Centlou, posant aux côté de Ludoic Cadot, son entraîneur, Antoine Werlé, son jockey, et Antoine Abrassart, agent de ce dernier, après sa victoire décrochée ce vendredi 24 février 2023 dans le Prix Jacques & Xavier de Watrigant, à Mont-de-Marsan (© Twitter Hippodrome de Mont-de-Marsan)

À pareille époque l'an dernier, l'entraîneur Ludovic Cadot avait fait mieux que se distinguer à Mont-de-Marsan, pour le lancement de la saison de courses sur l'hippodrome des Grands Pins. En effet, ce mayennais d'origine, gérant actuellement la carrière d'une dizaine de galopeurs sur le centre d'entraînement de La Teste-de-Buch, en Gironde, avait sellé trois gagnants au cours de cette journée (alors 100% obstacle, ndlr), dont deux étaient des Anglo-Arabes (CLIQUEZ ICI POUR LIRE L'ARTICLE). S'il n'a certes pas fait aussi bien numériquement parlant le vendredi 24 février 2023, l'ancien jockey au service d'Arnaud Chaillé-Chaillé aura néanmoins une nouvelle fois brillé pour la première réunion hippique de l'année au sein de la capitale landaise, grâce qui plus est à un autre de ses protégés Anglo-Arabes, Centlou, parvenu à décrocher la palme dans le Prix Jacques & Xavier de Watrigant, soit la toute première course plate de la saison réservée aux Anglo-Arabes de 4 et 5 ans à 12.5%.

Avant d'embrasser la carrière d'entraîneur, Ludovic Cadot a longtemps officié dans les pelotons en tant que jockey, notamment sur des pensionnaires d'Arnaud Chaillé-Chaillé. Quelques-unes de ses 214 victoires ont d'ailleurs été obtenues en selle sur des chevaux issus de la lignée maternelle de Centlou (© APRH)

Parmi les plus prompts à l'ouverture des stalles de départ, Centlou a pu se rabattre en tête peu avant d'aborder le premier tournant et a ainsi pu imprimer son rythme à ses rivaux. Monté pour la première fois par Antoine Werlé, il est ensuite très bien reparti dans la dernière ligne droite pour finalement s'imposer très facilement, détaché de sept longueurs et demie du reste du peloton au passage du poteau d'arrivée. Après une très belle lutte finale, la deuxième place est revenue à Anya Aristo (Mister Ful), venue mettre son nez devant ceux de Louis Malpic (Hunter's Light) et Daiki de Pompadour (Olzarte de Collongues) pour l'obtention de la deuxième place, ces derniers terminant donc troisième et quatrième de cette épreuve.

Centlou et Antoine Werlé, vainqueurs en solitaires de l'édition 2023 du Prix Jacques & Xavier de Watrigant, sur le champ de courses des Grands Pins (© Twitter Hippodrome de Mont-de-Marsan)

Mettant ainsi à l'honneur l'élevage périgourdin de Bertrand Loustaud, dont il défend également les couleurs, Centlou résulte des oeuvres du "pur" Centennial, un ancien protégé de John Gosden sorti vainqueur de deux Groupes sur la distance classique (Great Voltigeur Stakes, Gr.2 et Classic Trial, Gr.3, ndlr). Également placé des Prix Chaudenay (Gr.2), Niel (Gr.2) et Thomas Bryon (Gr.3) à Longchamp et Saint-Cloud, cet étalon a très peu sailli en France (environ 150 juments de 2011 à 2017, ndlr) mais s'est tout de même illustré au travers de quelques gagnants, Anglo-Arabes notamment, tel l'éclectique Cent de Vergne, lauréat aussi bien en plat qu'en obstacle. Pour la même casaque et le même élevage de Bertrand Loustaud. Et le même entraînement de Ludovic Cadot ! Un metteur au point discret mais ô combien efficace, d'ailleurs étroitement lié à la famille maternelle de son protégé.

Centennial, le père de Centlou

En effet, Centlou est le troisième produit de Quilisma de Brejoux, et descend donc en droite ligne d'une très grande souche initiée par Georges Lemaigre du Breuil, en Haute-Vienne. Sa grand-mère n'est autre qu'une certaine Eoline de Brejoux, dont le nom figure, entre autres, au palmarès de l'Omnium à 25% de La Teste-de-Buch ainsi que du Grand Prix des Anglo-Arabes de Longchamp. Une excellente jument de course, devenue par la suite une reproductrice hors-pair, car ayant engendré cinq gagnants, parmi lesquels Violon de Brejoux, gagnant de 17 courses en tout et pour tout, plat et obstacle confondus, notamment de deux handicaps labellisés Quinté + à Auteuil et Pau ainsi que de la Coupe des Anglo-Arabes à 3 ans.

Violon de Brejoux, l'un des glorieux oncles de Centlou, dans ses oeuvres sur les gros obstacles du Pont-Long (© APRH)

Mais cette dernière est aussi la matrone de deux autres chevaux auxquels était associé Ludovic Cadot en tant que jockey. Avec lesquels il a réussi à s'imposer qui plus est ! En effet, s'il ne lui était pas associé lors de ses deux succès dans le Steeple-Chase National des Anglo-Arabes (alors disputé à Enghien, ndlr), il aura effectivement été le partenaire de l'excellent Nabucco de Brejoux lors de ses deux des dix-sept victoires. Il a également mené à deux reprises au succès Koto de Brejoux, le frère de Nabucco de Brejoux par L'Escalator, notamment dans l'édition 2007 du Grand Cross du Dorat, que cet autre fils d'Eoline de Brejoux, titulaire de sept victoires en obstacle, avait réussi à épingler à deux reprises, sous la férule d'Arnaud Chaillé-Chaillé.

Nabucco de Brejoux, autre oncle de Centlou, lors du Steeple-Chase National des Anglo-Arabes d'Enghien, en 2009, duquel il s'était classé deuxième (© APRH)

Arrière petit-fils de Quintessence, sortie victorieuse notamment de l'Omnium à 25% ainsi que du Grand Prix des Anglo-Arabes, ce dernier sous la selle du légendaire Freddy Head, Centlou en profite donc pour perdre son statut de maiden, lui qui comptait au mieux deux cinquièmes places en plat jusque-là. Mais surtout, faire fructifier encore un peu plus l'histoire liant son entraîneur, Ludovic Cadot, avec sa souche maternelle.