Chuck Berry et Jaroussky, la sonate victorieuse de deux frères sur les obstacles de la Cépière
Chuck Berry et Jaroussky, deux fils de Bathyrhon et Zanetta ayant ouvert ensemble leur palmarès le vendredi 11 novembre dernier, à Toulouse (© APRH)
À en juger de près, ces deux-là n'ont pas gros de différences entre eux. Si ce n'est dans leur robe, l'un étant peut-être un peu plus foncé que l'autre. Ou encore dans leur prénom, propre à l'univers de la musique. De la bonne musique. En effet, l'un n'est autre que l'homonyme chevaline d'un véritable pionnier du rock'n roll, auteur notamment du titre "You Never Can Tell", qui permet à bien des hommes et des femmes, encore de nos jours, lors de soirées endiablées où le twist est roi, d'imiter Uma Thurman et John Travolta dans le film "Pulp Fiction" de Quentin Tarantino. Avec certes plus ou moins de succès selon les individus. L'autre, quant à lui, est affublé du même nom qu'un très célèbre contreténor français, distingué à de multiples reprises grâce à ses performances vocales, et également Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres depuis 2019.
Le célèbre twist d'Uma Thurman et John Travolta sur "You Never Can Tell" dans le film Pulp Fiction, sans doute savamment interprété par l'entourage des frères Chuck Berry et Jaroussky à la suite de leurs victoires respectives du 11 novemebre 2022, sur l'hippodrome de la Cépière
Hormis cela, les Anglo-Arabes Chuck Berry et Jarrousky se ressemblent sur bien des points. En effet, tous deux défendent l'élevage de Patricia & Béatrice Le Tellier, résultent tous deux du croisement entre Bathyrhon et la championne Zanetta, portent l'habit de lumière de l'Écurie Hugo & Pierre Pilarski, sont entraînés au quotidien du côté de Royan, au sein de l'écurie d'Hector de Lageneste & Guillaume Macaire. Et surtout, chose peu commune, ces deux frères ont réussi à débloquer le même jour et sur le même hippodrome leur compteur de victoires, sous la selle du même jockey, Johnny Charron, le premier cité s'étant imposé dans le Prix de Bonnefoy, en steeple-chase, le second dans le Prix Le Bécadier, en haies, sous le soleil de la Cépière, à Toulouse, le vendredi 11 novembre dernier.
Patricia Le Tellier, l'éleveuse de Chuck Berry et Jaroussky, et indispensable cheville ouvrière de l'écurie Hector de Lageneste & Guillaume Macaire, lors de son couronnement en 2021 aux Trophées du Personnel de l'Élevage, dans la catégorie "Personnel Administratif" (© APRH)
Toujours vu parmi les concurrents de tête, un rien pris de vitesse au dernier passage en face, Chuck Berry a commencé à se rapprocher des premiers dans le tournant final, avant de sauter la dernière haie sur la même ligne qu'Invincible'Jac (El Triunfo), qu'il est ensuite parvenu à dominer très facilement sur le plat. Il s'impose finalement de huit longueurs et demie sur ce dernier, Jaillo (Petillo) étant quant à lui venu s'octroyer le second et dernier accessit de cette épreuve, encore trois longueurs et demie plus en retrait. S'il s'agit là de sa toute première victoire en compétition, Chuck Berry n'avait néanmoins jamais quitté l'une des deux autres marches du podium avant cela, ayant notamment conclu troisième de la Coupe des Anglo-Arabes - Grande Course de Haies des 3 Ans lors du dernier meeting de Pau, et pris deux autres accessits, lors de ses deux premières sorties en piste, face à ses homologues pur-sang et AQPS.
Chuck Berry, vainqueur avec Johnny Charron de l'édition 2022 du Prix de Bonnefoy, sur le steeple toulousain (© APRH)
Une demi-heure plus tard, son petit-frère a lui aussi usé, avec succès, de cette tactique, pour sa première apparition sur un hippodrome, ayant tout d'abord galopé dans le dos des principaux animateurs avant de s'en rapprocher progressivement, dans le tournant final, puis de s'en rendre maître sitôt l'utlime difficulté franchie. Là aussi, l'écart est conséquent, puisque pas moins de onze longueurs sont venues le séparer de sa compagne de couleurs, Mesaria (Tin Horse), au passage du poteau d'arrivée, elle-même terminant détachée de huit longueurs et demie de sa compagne d'entraînement Yellow de Verdun (Shrek) pour l'obtention du premier accessit.
Jaroussky, lauréat sous la même selle de Johnny Charron du Prix Le Bécadier 2022, sur les haies de la Cépière (© APRH)
Propres frères par Bathyrhon, véritable machine à produire des gagnants, élevés donc par Béatrice & Patricia Le Tellier, Chuck Berry et Jaroussky ont pour mère une certaine Zanetta, excellente compétitrice sortie lauréate de cinq courses en plat sous la férule de Bruno de Montzey, notamment d'un Grand Prix des Anglo-Arabes à Longchamp, ainsi que d'un Grand Prix des Pouliches à 25% du côté de Tarbes-Laloubère. Elle-même fille de Robin des Champs et de la bonne Youbamda, lauréate entre autres d'un Grand Prix d'Aquitaine à Bordeaux, Zanetta a donc désormais tous ses produits (quatre, ndlr) à avoir foulé du sabot un hippodrome et être ressorti vainqueur d'au moins une épreuve, Donizetti ayant fait sien ce même Prix Le Bécadier, en 2019, et Elly Ameling brillé quant à elle aussi bien en plat qu'en obstacle, notamment dans un Prix Émile Lestorte, à Pau.
Zanetta, la mère de Chuck Berry et Jaroussky, lors de sa victoire dans le Grand Prix des Anglo-Arabes, à Longchamp, en 2010 (© APRH)
Apparentés à la même souche que Pivolo (Prix Roger de Vazelhes), Sklibur de Larachi (Grand Prix des Pouliches et Poule d'Essai à 37.5%) ou encore Conan Doyle (Prix Élie de Malet et Coupe des Anglo-Arabes - Grande Course de Haies des 3 Ans), frères d'une 2 ans par Nicaron ainsi que d'un foal par Masterofthehorse, Chuck Berry et Jaroussky constituent deux éléments à suivre chez les jeunes Anglo-Arabes d'obstacles, et ce dès leurs prochaines représentations. Pourquoi pas sur la scène du Pont-Long, à l'occasion du prochain meeting d'hiver palois ?
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