Obelami, la victoire de l'amitié entre Patricia Le Tellier et David Powell

26/05/2020
Victorieux pour sa rentrée dimanche sur le steeple de Pompadour après presque deux ans d'absence, Obelami a été élevé par Hélène Dumont Saint-Priest, dont la famille voue un culte pour l’Anglo-Arabe d’obstacles depuis plus d’un siècle et demi, et est également au cœur d’une belle histoire d’amitié entre Patricia Le Tellier et David Powell, ses propriétaires. 
 
 
Obelami et Kilian Dubourg, passant le poteau en vainqueurs dimanche à Pompadour
 (Crédit Photo: Maxime Dupuy)
 
Comme déjà évoqué dans un précédent article, Guillaume Macaire sait redonner à ses chevaux l’envie de repartir au combat après avoir souvent rencontré des déboires physiques. Et ce n’est pas Obelami qui prouvera le contraire, lui qui est l’auteur d’une rentrée victorieuse dimanche sur l’hippodrome de Pompadour, après presque deux ans d’absence suite à un succès en haies sur ce même hippodrome, qui sous-plombe le Château de Madame Jeanne-Antoinette Poisson, la favorite de Louis XV. Tout de suite aux avant-postes, le partenaire de Kilian Dubourg a imprimé son rythme d’un bout à l’autre de l’épreuve et est très bien reparti dans la phase finale, devançant nettement Best Off Blue (Assessor), qui s’empare du premier accessit juste devant Djaplu (Olzarte de Collongues), troisième.
 

 

Obelami est un fils de Laverock, étalon à Clongiffen Stud en Irlande, qui a été double gagnant de Gr.1 en piste, de par ses exploits dans le Jockey-Club italien ainsi que dans le Prix d’Ispahan face au champion Manduro. Ce fils d’Octagonal s’est révélé chez les Anglo-Arabes, étant notamment le père de plusieurs gagnants aussi bien en plat qu’en obstacle. Parmi eux, on peut citer Feufolet Roc Marie, un pensionnaire de Jean-Pierre Daireaux victorieux en plat de la Poule d’Essai des 12.5% et en obstacle du Prix Amaury de Cazanove ; Agathlande, lauréate d’un Prix Roger Crouzillac à La Teste ; Dina de Bersac, gagnante du Grand Prix des 3 ans et du Grand Prix de Biguglia en Corse pour l’entraînement de Gilles Leca puis du Prix Laroche en obstacle, à Mont-de-Marsan face au très bon Conan Doyle. Sans oublier d’autres vainqueurs tels Amigrock en cross, Gaya de Roc Marie, Anna de Bersac, Anisse des Arachis, Alzbeta et Malika de Maulde, victorieuse chez les femelles de 12.5% à 37.5% lors du Concours Elite de Tarbes en 2012. 

 

Laverock

 
Côté maternel, Obelami est un frère du bon Orfan de Roumanie qui fût l’un des meilleurs Anglo-Arabes d’obstacle au début des années 2010 de par ses dix succès, la plupart dans son jardin à Pau -Prix de Tursan, Charles de Ginestet, Roger de Vazelhes, Grand Prix des Pyrénées-Atlantiques et deux fois dans le Prix Louis-Alexandre Sers- et à chaque fois avec une montagne de plombs sur le dos. Ces deux produits virent le jour dans le Limousin, à l’élevage de la famille Dumont Saint-Priest. Des inconditionnels de l’Anglo-Arabe depuis des décennies, dont la souplesse, l’agilité et la grande robustesse de ces chevaux leur servent à exprimer tout leur potentiel, notamment sur des parcours accidentés et richement pourvus en obstacle, comme celui de Pompadour.
 
 
 
Quatre générations de Dumont Saint-Priest à cheval : Jean, Pierre, Philippe avec dans ses bras Stéphanie Le Man, Nicolas Le Man
 
 
Chose amusante, l’histoire d’Obelami est intrinsèquement liée à celle de Coelho, un triple vainqueur du Grand Cross de Pompadour lui aussi entraîné par Guillaume Macaire. En effet, Coelho est né et a été élevé par Patricia Le Tellier, mais a ensuite passé sa jeunesse dans les verts prés de David Powell, en Normandie, l’homme de confiance de Magalen Bryant et du duo de propriétaires anglais Simon Munir et Isaac Souede, aujourd’hui associé avec son amie Patricia Le Tellier dans la propriété du cheval. Le 08 septembre 2013, Coelho remporte ce jour-là un cross-country à Pompadour : le Prix Jean et Pierre Dumont Saint-Priest. La même famille Dumont Saint-Priest qui a élevé Obelami… et qui en a fait cadeau quand il était encore foal aux propriétaires gagnants pour les féliciter de leur victoire ! Un nom plus que bien trouvé pour ce cheval issu d’un joli coup du destin, aujourd’hui lauréat de neuf de ses douze sorties publiques, et qui met en exergue la belle amitié entre ses propriétaires. 
 
 
 
David Powell, véritable homme de cheval

 



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