Pierre Pilarski, propriétaire toutes races et toutes disciplines confondues

10/03/2020
Propriétaire bien connu au trot grâce au champion Bold Eagle, Pierre Pilarski apparaît désormais de plus en plus régulièrement dans les courses de galop. En plat ou en obstacle, épreuves pour pur-sang ou Anglo-Arabes, le plus célèbre des propriétaires barbus est sur tous les fronts et revient volontiers avec nous sur son entrée dans le monde du galop et notamment de l’Anglo-Arabie. 
 
Pierre Pilarski, une figure du propriétariat français
 
 
Le rouge. Une couleur qui a du tempérament, considérée également comme le symbole de la passion, de l’émotion ou encore de la persévérance et de la détermination. Une couleur qui sied à merveille à Pierre Pilarski, ancien directeur administratif et financier du « Journal du Centre » aujourd’hui à la tête de plusieurs restaurants McDonald’s en France et devenu l’un de nos plus célèbres propriétaires de chevaux de courses. Un compétiteur dans l’âme qui a, avant tout, souhaité vivre et ressentir l’adrénaline de la course en drivant en tant qu’amateur avant de se lancer définitivement dans l’aventure du propriétariat. Tout d’abord avec celui qui fait chavirer les cœurs de tous les amoureux du trot et des courses en général depuis quelques temps maintenant : Bold Eagle, immense champion aux 46 victoires dont deux Grand Prix d’Amérique (Gr.1) et 4.963.617€ de gains, actuellement en pleine saison de monte avant de repartir à l’attaque en avril prochain à Argentan (Critérium de Vitesse de Basse-Normandie) ainsi qu’au Canada et aux États-Unis au deuxième semestre.
 
 
 
Bold Eagle, le champion de Pierre Pilarski
 
 
Mais depuis 2018, la casaque rouge, épaulettes et brassards noirs, toque jaune de Pierre Pilarski apparaît de plus en plus dans les courses…de galop. En effet, il faut remonter à 2017 pour voir l’homme de Bold Eagle faire un premier pas dans la discipline du galop : « J’étais en vacances à Deauville, au moment du meeting estival avec les ventes de yearlings qui approchaient à grands pas. C’est alors que j’ai fait la rencontre de Didier Guillemin, un homme très agréable et sympathique, qui m’a expliqué beaucoup de choses sur la discipline du galop. Dès qu’il parlait, je comprenais immédiatement, moi qui n’y connaissais rien du tout jusque-là ! (Rires) Convaincu par ses explications, je lui ai donné carte blanche pour acheter un cheval aux ventes et c’est ainsi que Mr.Bold est devenu le premier cheval à courir sous mes couleurs au galop. » Acheté 100.000€, le fils de Charm Spirit n’aura cependant pas été le premier partant ni le premier gagnant de Pierre Pilarski au galop. Il s’agit de Fiumicino, un protégé de Guillaume Macaire qui avait remporté le convoité Prix Wild Monarch sur la Butte Mortemart. Rappelez-vous : c’était le 28 avril 2018, où quelques minutes avant le départ, le maître royannais avait donné l’ordre à Kévin Nabet de piétiner la casaque de Pierre Pilarski afin de lui porter chance dans le futur. Bien lui en a pris puisque d’autres victoires se sont ajoutées au fil du temps, aussi bien en plat qu’en obstacle, notamment avec Feu Follet, vainqueur des Prix d’Indy (Gr.3), Amadou (Gr.2) et dans la Grande Course de Haies des 4 ans – Prix Alain du Breil (Gr.1) 2019.
 
 
 
Piétiner une casaque, ça porte chance ?
 
 
 
La preuve que oui: Pierre Pilarski pose aux côtés de Feu Follet, lauréat du Prix Alain du Breil (Gr.1) 2019
 
 
« Je suis quelqu’un qui aime compartimenter les choses. Je me suis diversifié en plat en obstacle, en souhaitant travailler avec des professionnels qui sont, à mon sens, les meilleurs dans leur discipline respective. Voilà pourquoi mes chevaux de plat sont entraînés par Didier Guillemin, à Mont-de-Marsan, et mes chevaux d’obstacle par Guillaume Macaire, à Royan. Et même s’ils sont excellents en tout point, il y a quelque chose qui me chagrine chez eux : leurs installations sont loin de chez moi ! Remarquez, ce n’est pas plus mal, autrement j’y serai en permanence ! (Rires) Comme je me prépare à prendre ma retraite professionnelle, j’ai fait construire un appartement à Deauville et ai décidé de placer quelques chevaux chez Anastasia Wattel, chez qui je me rendrai régulièrement pour voir leur évolution. Je me suis associé sur ces chevaux avec un ami qui est amoureux de la ville de Deauville, Jean-Pierre Micholet. Nos pensionnaires courront cette année parés de ses couleurs à lui, dont Coronado Beach, qui avait bien gagné une Classe 2 à Deauville l’an dernier sous mes couleurs et qui est engagé cette année à la fois dans la Poule d’Essai des Poulains (Gr.1) et dans le Prix du Jockey-Club (Gr.1) ». Heureux et chanceux avec les « purs », Pierre Pilarski ne l’est pas moins avec les autres races de chevaux de courses : les AQPS et les Anglo-Arabes. En effet, l’AQPS Fandango lui a offert sa première victoire dans la discipline du plat avant que ne commence quelques semaines plus tard sa belle histoire avec l’Anglo-Arabie et la reine Genmoss.
 
 
 
Genmoss, la première pépite de Pierre Pilarski chez les Anglo-Arabes
 
 
Élevée par Véronique Laborde du Haras du Bosquet, la fille de Gentlewave et Mossaka a ensuite été confiée à l’éclectique Didier Guillemin pour débuter sa carrière. L’entraîneur montois a ensuite décroché son téléphone pour la proposer à Pierre Pilarski, comme ce dernier nous l’avait expliqué lors du succès de la pouliche à Tarbes, dans le Grand Prix des Pouliches à 12.5% : « Didier Guillemin m’a proposé la pouliche. Je ne savais même pas qui elle était ni ce qu’elle avait fait. Alors quand j’ai regardé ses performances, cela a été une bonne surprise car elle restait sur trois victoires ». Désormais invaincue en 9 tentatives, Genmoss a totalement récupéré d’un cheap au genou et se prépare à effectuer sa rentrée le 3 mai prochain à Tarbes dans le Prix Pierre de Castelbajac, se lançant dans une nouvelle campagne que l’on espère pleine de succès pour celle qui est considérée aujourd’hui comme la « Zarkava des Anglo-Arabes ».
 
 

 
Pour palier son absence, Google Pontadour, Mossky, Fira et Frip’Ouille sont venues s’ajouter aux pensionnaires Anglo-Arabes du plus célèbre des propriétaires barbus, dont la plupart ont été dénichés lors du Grand Show Anglo de La Teste. « Depuis que j’ai été initié aux Anglo-Arabes par Didier Guillemin, j’aime à me rendre au Grand Show Anglo de La Teste chaque année afin de renouveler les générations, tout en discutant avec des gens extrêmement chaleureux et décontractés. Un état d’esprit qui me fait penser à l’époque où j’étais amateur en Suisse. J’y achète chaque année une ou deux pouliches, comme Fira et Frip’Ouille l’an dernier et qui ont très bien débuté ce week-end. J’aimerais me lancer dans l’élevage d’Anglo-Arabes dans le futur, et continuer à travailler avec les gens qui m’ont ouvert les portes de l’Anglo-Arabie comme les famille Laborde, Maillot, Daguzan-Garros, Davezac, Lacassagne. »
 
 
 
Pierre Pilarski, Robert Polin et Richard Westerink, entourés par une figure de l'Anglo-Arabie, Patrick Davezac
 
 
Un monde que ne connaissait pas du tout ce « vendeur de frites », comme il s’amuse à se définir, mais qui très vite a été conquis par les discours des nombreux professionnels d’une race équine aujourd’hui pourvoyeuse de nombreux partants dont certains deviennent de véritables champions par la suite, tels Paban de France, Couleur Fauve… ou Genmoss. « Je trouve que l’Anglo-Arabie constitue une formidable porte d’entrée pour toute personne désireuse d’investir dans un galopeur. Avec des budgets relativement abordables, vous avez la possibilité d’acheter un cheval à 2 ans lors du Show et de le faire courir pratiquement dans la foulée, dès l’âge de 3 ans, ce qui est formidable pour un investisseur, qui, plus est, dans des épreuves où les allocations sont conséquentes. Acheter un Anglo-Arabe de plat est nettement moins onéreux et peut être plus facile qu’acheter un « pur » aux ventes aux enchères. Je trouve que c’est un formidable moyen de mettre le pied à l’étrier à de nombreuses personnes désireuses de se lancer elles aussi dans l’aventure du propriétariat, seules ou à plusieurs. Que vous soyez fin connaisseurs ou pur novice n’a que peu d’importance car le Syndicat Anglo-Course de Paul Couderc ainsi que les différents professionnels de la race sont des gens extrêmement chaleureux, accueillants, et rarement avares de conseils pour quiconque déciderait de franchir le pas ».
 
 
Pierre Pilarski et Didier Guillemin lors du Grand Show Anglo 2019
 

Un propriétaire passionné, mettant avant tout le sport et le plaisir au centre de son processus, et dont les différents pensionnaires, trotteurs ou galopeurs, que ces derniers soient pur-sang, AQPS, ou Anglo-Arabes, devraient à coup sûr remettre la couleur rouge au goût du jour en 2020. 



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