Chamako, le premier étalon "AC" par le roi Martaline, débute au Haras de l'Abbaye en 2022
Chamako, un Anglo-Arabe de Complément par Martaline débutant comme étalon au Haras de l'Abbaye en 2022 (© Robert Polin)
Eu égard à son modèle, sa génétique et ses performances, beaucoup espéraient de voir Chamako entrer un jour au haras comme étalon. Un rêve devenu aujourd'hui réalité puisque le petit champion de Patrick Saint-Martin, Anglo-Arabe à 16.55% qu'il a également élevé au sein de son Haras de la Poderosa, dans les Hautes-Pyrénées, a posé ses valises au Haras de l'Abbaye de Jean-Charles Escalé, en Haute-Vienne, en vue d'y démarrer son métier de reproducteur dès 2022, au tarif très avantageux de 1.300€ HT/PV la saillie.
Jean-Charles Escalé, pas peu fier d'accueillir Chamako et un fils de Martaline comme étalon au sein de son Haras de l'Abbaye, en Haute-Vienne
Affublé du même nom que deux fameux matadors toreros du XXème siècle (CLIQUEZ ICI POUR LIRE L'ARTICLE À CE SUJET), Chamako, débourré et pré-entraîné du côté de Mont-de-Marsan, à l'Écurie Yann Creff, a néanmoins dû attendre un peu avant de voir son nom figurer sur les programmes. En effet, ce dernier a connu de sérieux problèmes de sinusites au cours de sa jeunesse, qui ont nécessité de nombreuses interventions chirurgicales (comme l'attestent quelques balafres sur son chanfrein, ndlr). Mais grâce à sa grande force de caractère, son calme imperturbable et la ténacité sans faille de son propriétaire-éleveur, Patrick Saint-Martin, ainsi que de toute l'équipe de la Clinique de Conques, Chamako a pu être sauvé et a ainsi pu rejoindre les boxes de Thomas Fourcy, du côté de Royan. Ce beau et grand cheval d'1m68 au garrot a d'ailleurs fait "tilt" d'entrée de jeu, s'imposant on ne peut plus plaisamment sur les haies d'Agen, face à ses aînés, associé au désormais jeune retraité, Davy Lesot. Ce dernier, qui ne tarissait pas d'éloges à son égard, a également été son partenaire à l'automne de cette même année 2020, pour sa deuxième sortie, là encore couronnée de succès, à nouveau sur les "balais" de la Garenne.
Chamako, dans ses oeuvres sur les haies d'Agen, associé à une légende de l'obstacle du Sud-Ouest, Davy Lesot (© Robert Polin)
Ayant ensuite pris la direction de Pau et du meeting d'hiver 2020-2021, Chamako n'a pas manqué ses grands débuts en steeple, qui plus est face à des concurrents plus âgés et plus expérimentés dans cette discipline. En effet, sous la selle de James Reveley, Chamako est parvenu à remporter avec un certain brio l'important Prix Roger de Vazelhes, avant de se classer très bon deuxième du Prix Charles de Ginestet - Grand Steeple-Chase des Anglo-Arabes, seulement battu par le phénomène d'Aragorn d'Alalia (Prix Wild Risk, L. à Auteuil et 3x Steeple-Chase National des Anglo-Arabes). Cette prestigieuse épreuve d'obstacles pour Anglo-Arabes du célébrissime meeting d'hiver, au Pont-Long, restera d'ailleurs comme la dernière apparition sur un hippodrome de cet élève et représentant de Patrick Saint-Martin qui, en seulement quatre sorties publiques, aura quand même réussi à devancer de très bons compétiteurs de la trempe de San Petrone Corso (Grand Steeple-Chase des Anglo-Arabes et Prix Louis-Alexandre Sers), Fenomene d'Oc (2ème Steeple-Chase National des Anglo-Arabes), Gianicolo (Prix Elseneur à Auteuil et Prix Louis-Alexandre Sers à Pau) ou encore Monfleur du Lia (Grand Steeple-Chase des Anglo-Arabes et Prix Louis-Alexandre Sers).
Le puissant Chamako, excellent compétitieur parmi les Anglo-Arabes d'obstacle (© Robert Polin)
Outre son excellent passé sportif et son impressionnant physique, Chamako a également pour lui d'être une mine d'or en termes de pedigree. En effet, son père n'est autre que l'illustre, et regretté, Martaline, connu pour avoir donné tant de gagnants de Gr.1 en obstacle, parmi lesquels figurent notamment Beaumec de Houelle (Prix Cambacérès, Gr.), Moises Has (Grande Course de Haies d'Auteuil, Gr.1) et autre Nirvana du Berlais (Prix Cambacérès, Gr.1), devenus étalons depuis. Voir un fils de Martaline entrer au haras n'est donc pas forcément une révolution en soit (ils sont au nombre de 8 actuellement en France, ndlr), mais c'en est bel et bien une dans le registre de l'Anglo-Arabie. De fait, Chamako est le seul et unique mâle Anglo-Arabe engendré par le légendaire étalon gris (sur une production de quatre éléments en tout et pour tout, ndlr), et devient donc le tout premier fils "AA/AC" de ce dernier à pouvoir embrasser, lui aussi, une carrière de reproducteur.
Le roi Martaline, le père de Chamako (© Haras de Montaigu)
Faisant donc figure d'exception au regard de son côté paternel, Chamako l'est tout autant au niveau de ses origines maternelles, n'étant autre qu'un cousin de la reine Genmoss, formidable jument sortie victorieuse de chacune de ses 15 sorties en compétition, notamment dans deux Grand National à 12.5% de Toulouse, ainsi que dans le Grand Prix des Anglo-Arabes 2020 et dans le Grand Prix des Pouliches à 12.5% de 2018. En effet, Douchamba (la mère de Chamako, ndlr), gagnante en plat sous la férule de Didier Guillemin, est une trois-quarts soeur de la bonne Mossaka, une lauréate du Grand Prix des Pouliches et de la Poule d'Essai à 25% ayant ensuite donnée Genmoss ainsi que Mossalis et Mosacha, victorieuses toutes deux de l'important Grand Critérium à 12.5% ainsi que du Grand Prix des Pouliches à 12.5% pour la dernière citée. Toutes et tous sont donc du même sang que le champion Benevolo de Paban (12 victoires dont Grand Prix des Anglo-Arabes), ainsi que de quelques-uns des plus grands champions Anglo-Arabes de notre époque comme Cherco (Grand Critérium à 12.5% en plat et Steeple-Chase National des Anglo-Arabes en obstacle), Maelana (Grand Prix des Pouliches à 12.5%), Thirassia (Grand Steeple-Chase des 4ans Anglo-Arabes) ou encore Fira (Grand Prix des Pouliches à 12.5% en plat et Coupe des Anglo-Arabes - Grande Course de Haies des 3 ans en obstacle).
Genmoss, la reine des Anglo-Arabes, et cousine de Chamako (© APRH)
Beau, bon et (très) bien né, Chamako dispose de nombreux atouts à l'orée de sa toute première saison de monte, au Haras de l'Abbaye de Jean-Charles Escalé. À même, en plus d'une génétique pour le moins inédite chez les étalons, de donner du cadre, un bon tempérament, sa générosité, ainsi qu'une certaine classe de plat et d'obstacle à ses produits, Chamako est également proposé à la syndication, sous forme de droits de saillie ("breeding rights" pour les plus anglophones, ndlr). Si les achats de Noël ne sont pas encore finalisés, voilà un cadeau tout trouvé à placer sous le sapin !
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