Le "Roger de Vazelhes" pour Reddington: pour l'emporter, il faut galoper profond...très profond !
Reddington (ici lors du Grand Show Anglo 2017), vainqueur hier du Prix Roger de Vazelhes, à Pau, en terrain très lourd
Il en fallait du courage pour aller aux courses à Pau, ce mercredi 08 décembre. Car autant le programme de cette deuxième journée de meeting était relativement alléchant, avec huit courses de galop, plat et obstacles, riches en bons chevaux et/ou en devenir, autant le climat n'incitait vraiment pas à mettre le nez dehors. En effet, des trombes d'eau se sont déversées tout au long de la journée sur la capitale des Pyrénées-Atlantiques avec, par-dessus le marché, un vent à décorner les cocus et une température aussi froide que le téton d'une sorcière. Mais cela n'a nénamoins pas empêché, une fois encore, les professionnel(les), notamment les jockeys et les lads, d'assurer le spectacle, forcant notre respect et décuplant encore un peu plus notre admiration à leur égard.
Parmi les principaux temps forts de cette nouvelle réunion de courses paloises, le Prix Roger de Vazelhes, le premier steeple-chase pour Anglo-Arabes de ce meeting d'hiver 2021-2022, a vu le triomphe de Reddington, entraîné sur place par le toujours redoutable Jean-Pierre Daireaux, et ce trois semaines après que son frère par Grey Risk, le vieux lion gris Alpha Risk, ne soit lui aussi imposé (sur le cross d'Agen, ndlr).
Jean-Pierre Daireaux, l'entraîneur de Reddington, jamais loin d'un cheval ni sans cigare au bord des lèvres (© La Dépèche)
Maintenu à l'arrière-garde dans un premier temps par son partenaire, Bertrand Lestrade, Reddington s'est ensuite rapproché très librement des animateurs à mi-parcours, jusqu'à prendre lui-même la direction des opérations, au bullfinch après les tribunes, à un tour du but. Globalement appliqué sur l'obstacle, le représentant de la Bearn Arabians (Jean Biraben) a ensuite durci le rythme dans le tournant final, faussant alors définitivement compagnie à ses rivaux. Au passage du poteau d'arrivée, neuf longueurs le séparent d'Eleos de la Brunie (Fairplay du Pécos), qui termine donc deuxième pour ce qui s'agissait d'une (très) grande rentrée, après 760 jours d'absence. Ilbahana (Ilbarritz) est quant à lui venu s'emparer de la troisième place de cette épreuve, encore six longueurs et demie plus loin.
Reddington et Bertrand Lestrade, vainqueurs hier du Prix Roger de Vazelhes à Pau
Originaire de l'Aveyron, où est situé l'établissement de Vincent Corp, son éleveur (associé avec Élodie Bellet, ndlr), Reddington résulte du croisement entre Fairplay du Pécos, étalon très confirmé chez les Anglo-Arabes et père de trois des quatre premiers de ce Prix Roger de Vazelhes (Reddington, Eleos de la Brunie et Vutera, ndlr), et Omega de Foissac. Cette dernière, tout premier cheval né et élevé chez Vincent Corp, est parvenue à se placer à plusieurs reprises en compétition, à défaut de victoires, avant d'entrer au haras et de donner, outre Reddington, un autre vainqueur en l'espèce du vieux lion gris Alpha Risk, toujours là à 11 ans, avec un tableau de chasse riche de huit succès à ce jour, obtenus notamment dans son jardin de Pau, dans les Prix Elie de Malet, Pierre Rivière d'Arc (x2) et Jean Granel (Grand Cross des Anglo-Arabes, ndlr).
Vincent Corp, l'un des co-éleveurs de Reddington, aux côtés de la mère de ce dernier, Omega de Foissac
Classé cinquième de la section des mâles et hongres de 25% à 37.5% du Grand Show Anglo de 2017, Reddington, apparenté à la même souche que Saint Val (3ème Prix Marc Antony, L. à Auteuil) a été débourré et pré-entraîné à l'Écurie du Petit Enjoie de Benjamin Chauvel avant d'ensuite rejoindre les boxes palois de Jean-Pierre Daireaux pour qui il a débuté sa carrière en plat, à 3 ans, directement dans le Critérium de Tarbes, dont il s'était classé troisième en 2018. Après trois autres tentatives en plat et en haies couronnées au mieux par une cinquième place dans le Prix du Ministère de l'Agriculture à 12.5%, le bel alezan a attendu deux ans et demi avant de pouvoir refouler du sabot un champ de courses. Mais cela ne l'a néanmoins pas empêché de renouer directement avec la victoire, ce mois de mars, sur les haies d'Agen, déjà sous la selle de Bertrand Lestrade.
Orienté ensuite sur le steeple, Reddington n'avait, avant ce mercredi 08 décembre, pu débloquer son compteur de victoires dans cette discipline, malgré deux bons accessits décrochés sur les gros obstacles de Dax et Bordeaux-Le Bouscat ce printemps. Sixième d'Aragorn d'Alalia dans le dernier Steeple-Chase National des Anglo-Arabes, à Auteuil, ce véritable "nageur" à la qualité avérée sera à suivre avec la plus vive attention le 31 décembre prochain, à l'occasion du Prix Charles de Ginestet - Grand Steeple-Chase des Anglo-Arabes, d'autant que le terrain ne risque, a priori, pas d'aller en s'allégeant à mesure que le meeting avance...
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