Prix Jean Granel : le doublé de Gareth de Larachi, le "fighting spirit" de Paulin Blot
Gareth de Larachi, sa lad, Stéphane Paillard et Éric Lecoiffier, grands gagnants hier, à Pau, d'un Prix Jean Granel riche en spectacle (© Robert Polin)
"Il faut coller à la vie comme à un cheval". Cette citation de Guy de Larigaudie, journaliste et cuirassier français du XXème siècle, Paulin Blot lui a donné tout son sens hier, à l'occasion du Prix Jean Granel, considéré comme le Grand Cross des Anglo-Arabes du meeting d'hiver palois. Car sans selle, et donc sans étrier, le pilote de 34 ans a bien été obligé de faire "corps" avec sa monture, Frascati Lagarde (Frisson du Pécos), afin de "rester à bord" et donc terminer le parcours. Ce qu'il a fait.
Parti à l'arrière-garde, le protégé de Fabien Lagarde a bien attaqué la banquette irlandaise, troisième obstacle du parcours, mais a été quelque peu contrarié par un concurrent ralentissant devant lui et a de fait fortement biaisé sur sa droite, déséquilibrant alors son jockey, dont la selle a presque immédiatiement tourné pour ne rien arranger. Plus d'un se serait laissé glisser et aurait "quitté le navire". Mais pas l'ami Paulin ! En effet, bien qu'en facheuse posture, les deux jambes du même côté - et dans le vide ! -, avec seulement l'encolure de son partenaire pour se cramponner, il est tout de même parvenu à se remettre sur le dos de Frascati Lagarde, à califourchon, et a ensuite parfaitement franchi une à une les autres difficultés du parcours, notamment les passages de route (!) pour terminer son parcours... sur la deuxième marche du podium ! Si vous aviez encore des doutes sur ses talents de cavalier, espérons qu'ils soient bien vite dissipés !
Paulin Blot, le jockey qu'il vous faut ! (© Robert Polin)
Mais outre ce prodigieux numéro de funambule ayant fait le tour de la "toile", il convient également de s'attarder sur la non moins magnifique performance de Gareth de Larachi, vainqueur "en patron" de cette course, sous la selle d'un Stéphane Paillard en grande forme, et qui épingle ainsi un deuxième Prix Jean Granel à son palmarès, au très jeune âge de 7 ans, après avoir déjà brillé dans celui de 2021. Rapidement aux avant-postes, les oreilles bien pointées, le pensionnaire et représentant d'Éric Lecoiffier (en association avec Mélanie Gilet) a remis un uppercut à Gris Minois (Fragrant Mix) et Domino du Raynal (Grey Risk) venus à sa hanche dans le tournant final, s'envolant alors vers une nouvelle victoire pleine d'autorité. Il devance finalement Frascati Lagarde de plus de trente longueurs, ce dernier ayant subtilisé la deuxième place à Gris Minois dans les tout derniers mètres du parcours.
Gareth de Larachi et Stéphane Paillard, dans leurs oeuvres sur les "fromages" palois (© Robert Polin)
Né et élevé à la SCEA de l'Arachi, dans l'Indre, chez Robert Liut, Gareth de Larachi résulte du croisement entre le "pur" Vespone (Grand Prix de Paris, Gr.1 et Prix Jean Prat, Gr.1) et Idole de Vergne. Cette Anglo-Arabe à 25%, gagnante aussi bien en plat qu'en obstacle en plus de s'être classée deuxième d'un Grand Prix des Anglo-Arabes (à Saint-Cloud) est également la mère de deux autres vainqueurs en plus de Gareth de Larachi : Bohort des Arachis (arrêté hier) gagnant notamment sur "la terre" de Mont-de-Marsan, Pau et Fontainebleau (face aux "purs" et aux AQPS pour cette dernière, ndlr) pour le même entraînement manchois d'Éric Lecoiffier, et Anisse des Arachis, double lauréate en plat. Tous ont pour deuxième mère la très consistante Diva de Vergne, quatrième d'un Grand Prix des Anglo-Arabes en plus de ses deux victoires en compétition, et oncle du non moins utile Loustic' de Vergne, qui avait quant à lui terminé deuxième du champion Fairplay du Pécos dans la Poule d'Essai à 12.5% de La Teste, en 2009.
Gareth de Larachi, à son passage sur le ring lors du Grand Show Anglo 2017
Quatrième de sa section (mâles et hongres de 12.5% à 25%) lors du Grand Show Anglo de 2017, Gareth de Larachi a tout d'abord débuté sa carrière du côté de Pomapdour, chez Fabien Lagarde, pour qui il s'est notamment placé en haies. Ayant ensuite rejoint l'effectif d'Éric Lecoiffier, à Dragey-Ronthon, le bel alezan a effectué des débuts remarqués en cross, prenant une bonne deuxième place sur la "terre" de Mont-de-Marsan, en novembre 2020, avant de conclure troisième des excellents Conan Doyle et Alpha Risk dans le Prix Pierre Rivière d'Arc, puis d'ouvrir son palmarès en remportant donc le Prix Jean Granel, au tout début de l'année 2021. Quatrième à Auteuil du Steeple-Chase National des Anglo-Arabes puis deuxième de la préparatoire à ce Prix Jean Granel (Prix Pierre Rivière d'Arc) cette même année, l'avenir nous dira si Gareth de Larachi sera à même de succéder à d'immenses champions de la discipline du cross chez les Anglo-Arabes, comme Saham, ainsi que Conan Doyle et Alpha Risk cités plus haut. En tout cas, cela semble (très) bien parti !
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