Aragorn d'Alalia, vieillir n'est pas une maladie... bien au contraire !

30/04/2021
Figurant parmi l'élite des Anglo-Arabes d'obstacle depuis maintenant quatre ans, Aragorn d'Alalia a de nouveau montré que le temps n'avait pas d'emprise sur lui, remportant brillamment jeudi le Prix Mont-Doré sur l'hippodrome de Compiègne, face à ses cadets pur-sang, le champion de Christophe André et François Nicolle obtenant ainsi le quatorzième succès de sa carrière.

Aragorn d'Alalia et Felix de Giles, vainqueurs hier du Prix Mont-Doré, à Compiègne (© APRH)

 

"On ne peut s'empêcher de vieillir mais on peut s'empêcher de devenir vieux". Cette citation du génialissime peintre et sculpteur français Henri Matisse, voilà maintenant des années que François Nicolle tend à l'appliquer au pied de la lettre. Non seulement à titre personnel - car il est toujours aussi frais et fringant à trois fois vingt ans qu'il ne l'était à deux fois vingt - mais aussi dans sa manière d'entraîner. Car le metteur au point royannais fait partie de ces professionnels capables de garder leurs pensionnaires au top, malgré le poids des années qui passent,  et ainsi leur permettre de faire une belle carrière, qui en plus s'inscrit sur le long terme.

 

François Nicolle, un entraîneur qui vieillit bien... comme ses pensionnaires d'ailleurs !

 

Preuve nous en a encore été donnée hier avec l'un des fers de lance de son écurie depuis quatre ans maintenant, l'inoxydable Aragorn d'Alalia, Anglo-Arabe de (très) grand talent sur les obstacles, lauréat de 9 courses et placé à pas moins de 13 reprises en l'espace de 27 sorties dans cette discipline, et toujours au sommet de son art du haut de ses onze printemps. En effet, le champion de Christophe André, propriétaire, éleveur et permis d'entraîner corse, a une nouvelle fois mené la vie dure à ses cadets pur-sang, certains forts en caractère gras, hier à Compiègne, à l'occasion du Prix Mont-Doré, duquel il est ressorti triomphant avec, pour la toute première fois, Felix de Giles sur son dos, remplaçant au pied levé Betrand Lestrade, tombé un peu plus tôt au cours de la réunion.

 

Aragorn d'Alalia, dans ses oeuvres hier sur les balais du Putois, à Compiègne (© APRH)

 

Rapidement à la pointe du combat, évoluant tout d'abord en troisième position avant de gagner un rang à l'amorce du dernier tour, l'élève de Patrick Soudier et Alain Vieille est venu prendre le meilleur sur l'animateur Fureur de Vivre (Gemix) au franchissement de l'avant-dernière difficulté, avant de se montrer courageux en diable pour contenir jusqu'au bout la bonne attaque de Resplendor (Orpen), finalement deuxième juste devant son compagnon d'entraînement, Fureur de Vivre, qui ne démérite absolument pas pour sa rentrée, après presque dix mois sans compétition.  

 

Lutteur en diable, Aragorn d'Alalia est parvenu à repousser jusqu'au bout la bonne attaque de Resplendor dans ce Prix du Mont-Doré (© APRH)

 

Élevé en Corse par Patrick Soudier et Alain Vieille donc, Aragorn d'Alalia résulte du croisement entre le vainqueur du Grand Critérium de Mont-de-Marsan en 1996, Iris de la Brunie, ancien étalon des Haras Nationaux ayant régulièrement fait la monte au Centre Technique d'Aleria, sur l'île de Beauté, et de Miss Libertine, double lauréate en plat en Corse, tout comme un autre de ses produits, Adhira d'Alalia, soeur d'Aragorn d'Alalia par Jebeland Pontadour. Tous appartiennent à la même souche maternelle que les valeureux et très consistants Prince d'Alalia et L'Abbatescu, vainqueur chacun à 19 reprises en compétition, le premier nommé ayant gagné aussi bien en plat qu'en obstacle, notamment sur le steeple de Pau, tandis que le second a quant à lui brillé trois années durant en plat, en Corse, de 1987 à 1990.

 

Iris de la Brunie, le père d'Aragorn d'Alalia

 

Confié ensuite aux bons soins de Christophe André, après que ses éleveurs aient décidé de stopper leur activité, Aragorn d'Alalia a tout d'abord fait ses armes dans la discipline du plat où il s'est imposé à cinq reprises sur l'île de Beauté, dont une fois sous la férule de Ronny Martens, et a ensuite été dressé sur l'obstacle par son entraîneur-propriétaire, concrétisant sa première sortie dans la discipline par une quatrième place sur les haies d'Agen. Rejoignant ensuite le continent et l'établissement royannais de François Nicolle à l'âge de 7 ans, par le truchement de Bertrand Bourez, grand ami de Christophe André, Aragorn d'Alalia a rapidement dévoilé de sérieux moyens sur les obstacles le matin, à l'entraînement, et n'a pas tardé à les concrétiser aux courses l'après-midi, face aux Anglo-Arabes... mais aussi face aux purs !

 

Christophe André (au centre), propriétaire et premier entraîneur d'Aragorn d'Alalia, posant aux côtés de son champion après sa victoire à Auteuil dans le Steeple-Chase National des Anglo-Arabes, en 2019 (© APRH)

 

En effet, le sculptural bai foncé est parvenu à réaliser des performances de haut standing sur la Butte Mortemart, face à des éléments de grande qualité, épinglant notamment à son palmarès plusieurs gros handicaps, comme le Prix Wild Risk (L.) au printemps 2017, sans oublier sa deuxième place en 2018 dans la Grande Course de Haies de Printemps (Gr.3), remporté alors par son compagnon d'entraînement, Farlow des Mottes, auteur lui aussi d'une longue et belle carrière en compétition avec 8 victoires, et 22 places obtenues en 35 sorties publiques, dont plusieurs au niveau black-type. Sacré également à deux reprises dans le Steeple-Chase National des Anglo-Arabes, qu'il a remporté en 2018 et 2019, Aragorn d'Alalia peut également se targuer d'avoir fait sien l'important et convoité Grand Steeple-Chase des Anglo-Arabes - Prix Charles de Ginestet cet hiver, à Pau, et semble encore à même de réaliser de (très) belles choses cette année, lui dont l'énergie débordante le matin à l'entraînement ressemble à s'y méprandre à celle d'un poulain de 3 ans !



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