La disparition d'Ares de la Brunie créé un vide en Anglo-Arabie

Ares de la Brunie en présentation à Tarbes

Le meilleur 3 ans de sa génération

Ares de la Brunie a gagné dès le mois de février de son année de 3ans et il a enchainé trois victoires successives en terrain souple, dont le Criterium des Jeunes à 37.5%. Battu du minimum dans le Prix Pierre et Benoit Vergez, il a ensuite frappé un grand coup, en gagnant de dix longueurs le Grand Criterium des Anglo Arabes à 37,50%. Il s’est ensuite imposé dans les Prix du Ministère et dans la Poule d’Essai. Pour clore sa remarquable première saison de compétition – 8 sorties, 6 victoires, 2 places – Ares de la Brunie s’est classée troisième, et meilleur 3ans, du Grand National à Toulouse en terrain collant. Logiquement, le poulain fut sacré meilleur sujet de sa génération chez les 50%.

Deux victoires de prestige à 4 ans

L’année suivante, à 4 ans, Ares de la Brunie a enchainé deux places face aux meilleurs, avant d’enlever l’Omnium des Anglo-Arabes à 37,50%. Lors de la dernière sortie de sa carrière, en novembre 2010 à Toulouse, il a remporté le Grand National des Anglo-Arabes à 37.5%, en terrain très lourd. Loïc Manceau, qui fut son entraîneur, nous a expliqué : « Après Carghese des Landes, c’est certainement l’un des meilleurs Anglo-Arabe que j’ai entraîné. C’était un cheval relativement précoce et très gentil. En course, il pouvait venir au dernier moment. » Suite à ces succès, le cheval fit son entrée au haras, le Syndicat Anglo Course prenant une participation dans le futur reproducteur.

Peu de produits mais un élément prometteur

Compte tenu de la petite taille de leurs harems, et du fait que les Anglo-Arabes ne sont pas forcément précoces, les étalons de cette race ont souvent besoin de temps pour s’affirmer au haras. Les débuts d’Ares de la Brunie en tant que reproducteur furent timides. Sa première génération, née en 2012, ne compte que quatre produits enregistrés chez France Galop. Deux sujets nés en 2013 sont référencés par l’institution. L’un d’entre eux est l’estimé Diego de Tanues. Ce poulain a débuté par une victoire de neuf longueurs à Mont-de-Marsan. Il porte les couleurs de William Bates, en association avec Didier Guillemin et Jean-Charles Escalé. Rapidement placé en tête, il a dominé la course de bout en bout et s’impose « dans un canter ». Diego de Tanues est très estimé par son entourage.

Les générations qui n’ont pas encore été vues en piste pourraient révéler de bons éléments car Ares de la Brunie a sailli en 2014 et en 2015 plusieurs juments de qualité, aussi bien chez les Pur-Sang que chez les Anglo-Arabes.

Ares de la Brunie gagnant du Grand National des Anglo-Arabes à 37,5% sur cette image pour sa dernière sortie

Un modèle et une origine au-dessus du lot

Ares de la Brunie c’était aussi un modèle. Ce cheval équilibré et élégant, avec de la taille, présentait une locomotion très agréable. Son père Khanjer Joli fut un très bon étalon dont la production s’est plus particulièrement distinguée chez les 50% en plat.  Il apportait le sang de Fleur de Saintes (Thalian), sa deuxième mère, qui était également celle des sauteurs Choum (Faucon Noir), Un Chouia (Faucon Noir), Chou Farci (Le Gregol) et Garde Champêtre (Garde Royale).

La mère d’Ares de la Brunie a également donné Bogoss de la Brunie (Khanjer Joli), lauréat du Prix du Ministère. Sa deuxième mère a produit plusieurs très bons chevaux, qui se sont distingués dans les épreuves de sélection pour Anglo-Arabe, comme Khanjer de la Brunie (Khanjer Joli), Junior de la Brunie (Dan Music) et Suzy de la Brunie (Dan Music). Cette souche a elle aussi donné de bons sauteurs comme Duc de la Brunie (Prix Rivoli à Auteuil) et Léon Malpic (Prix Charles de Ginestet à deux reprises).

La polyvalence du pedigree d’Ares de la Brunie était un véritable atout, car elle garantissait une certaine aptitude à l’obstacle, fort utile en compétition pour ses éventuels produits à 25% de sang arabes, qui eux-mêmes seront peut-être un jour amenés à engendrer des 12,5%.

Khanjer Joli, le père d'Ares de la Brunie

Le dernier étalon de lignée de Khanjer Joli

Khanjer de la Brunie et Safran du Paradis n’ayant pas sailli depuis 2013, Ares de la Brunie était le dernier étalon de la lignée mâle de Khanjer Joli en activité. Si un nouvel étalon issu de cette origine n’apparaît pas dans les années à venir, elle risque de disparaître. D’une manière plus générale, la disparition d’Ares de la Brunie pose la question de la raréfaction des étalons Anglo-Arabes à 50%. Il en reste une dizaine, éparpillés en France et de qualité inégale. Plusieurs possibilités sont envisageables pour recruter de nouveaux reproducteurs dans ce créneau, la plus évidente étant de faire entrer au haras les meilleurs éléments des saisons à venir. Il pourrait également être envisageable de faire venir en France pour quelques saisons certains mâles français exportés à l’étranger ou même des reproducteurs de souche non françaises (il y a en Sardaigne plusieurs origines à 50% très performantes).