La descendance de Ferdalia domine le Grand National à 37,5%

25/11/2011
Voir 3 galopeurs issus de la même famille en tête d’une course sélective est une chose rare. Lorsque les 2 premiers sont des 3 ans dans une épreuve où 12 des 16 partants sont des chevaux d’âge, on dépasse alors la rareté. Si l’on ajoute le fait que ces 3 sujets ont été dans l’argent à chaque sortie depuis le début de leur carrière, on atteint l’incroyable !

 Et pourtant  le 19 novembre dernier, Frisson du Pecos (3 ans), Faberge du Pecos (3 ans) et Frappee (4 ans), tout trois issus de la célèbre Ferdelia, ont trusté les trois premières places du Grand National des Anglo-Arabes à 37.5%.

 

 
Ferdelia, la matrone

Une épreuve sélective : Au départ des 2400 mètres de l’épreuve Toulousaine la concurrence était de taille. Avec 16 partants, on notera que cette épreuve était la plus fournie de la réunion. Outre le trio de tête cité précédemment, ce Grand National rassemblait plusieurs prétendants sérieux dont le vainqueur du Critérium des Poulains (Candy Boy), le gagnant du Prix Caroline de Freycinet (Roseau de Tanues) et le lauréat Prix de l’élevage (Perlasbord du Lac). Entrainé par Thierry de Laurière pour le compte de son propriétaire Philippe Viallard, Frisson du Pecos (57% par Hasa et Ferdelia par Perdalian, né chez Patrick Davezac au Haras du Pécos) s’impose par deux longueurs. Rapidement aux avants postes, il a progressé tout au long de la course à la corde dans le dos de Faberge du Pecos avant de finir avec classe. Cette 3e victoire consécutive (Poule d’Essai, Ministère, Grand National) vient couronner une année de trois ans particulièrement fructueuse : 6 sorties pour 4 victoires, 2 places et 97.000 euros de gains ! (avec primes). La plus mauvaise performance de notre sujet ayant été sa troisième place dans le Critérium des jeunes, course dans laquelle...il débutait !

 

Patrick Davezac avec Sophie de Courval pendant le concours Elites de Tarbes

 

A la seconde place on retrouve Faberge du Pecos (44.44% par Zamouncho et Family par Donald Duck, né chez Patrick Davezac), issu d’une sœur de Frisson. Un peu tendu au début, cet élève de Charles Gourdain a pris la tête dans le premier tournant avant de s’incliner face au vainqueur au terme d’une belle lutte. Ce 3 ans court sous les couleurs de Condipack, une entreprise Paloise dirigée par Charles-Henri Bezier. Très régulier (2 victoires et 3 secondes places en 5 sorties) Faberge s’était imposé de 3 longueurs devant Mangara et Frisson dans le Critérium des Jeunes en mai dernier.

Enfin, à une demi-longueur du second, Frappee (61.76% par Mangarose et Foly du Pecos par Khanjer Joli, née chez Jean-Marc Davezac, le frère et voisin de Patrick) vient confirmer la classe dont elle a fait preuve depuis ses débuts à 3 ans l’an dernier. En 10sorties elle s’est imposée 6 fois (Omnium, Grand Prix d’Aquitaine, Prix de Sélection, Grand Prix des Pouliches…) et placé 4 fois d’où 137.000 euros de gains (avec primes). Un peu bousculée puis enfermée au milieu du peloton pendant la course, elle finit par trouver une ouverture à mi ligne droite avant de conclure brillamment. Cette petite fille de Ferdelia appartient à Madame Michel Thomas qui l’a confié aux bons soins de Xavier Thomas Demeaulte.

 

Ces 3 Anglo-Arabes sont issus de la fameuse souche Davezac qui a été étudiée dans le numéro 12 de l’Anglo-Arabe Magazine. Il convient de faire un focus sur l’une des branches les plus vivace de cette famille, à savoir la descendance de Ferdelia dont le trio de tête du jour est issu en première ou seconde génération !


Ferdelia, matrone lunatique de l’élevage Davezac

Très qualiteuse mais lunatique, Ferdelia (Perdalian et Ferdesia par Djerba Oua) avait correctement couru (3 victoires et 5 places en 14 sorties) sous la houlette de l’expérimenté Denis Etchebest sans parvenir à atteindre l’excellence de ses collatéraux. Sa mère avait en effet été la meilleure pouliche de sa génération avant de donner naissance au phénoménal Fast et à la toute bonne Flamina (6 victoires dont 4 consécutives et 4 places). Moins performante que sa sœur en épreuves publiques, Ferdelia s’est rattrapée à l’élevage en donnant naissance à Fax du Pecos (230.000 euros de gains acquis en 34 victoires et 21 places !), Frisson du Pecos et Family.

Pas évidente à ses débuts, Family fut 5e et 7e pour ses 2 premières sorties avant d’enchainer 7 victoires consécutives ! Au terme d’une carrière publique bien remplie (191.000 euros de gains et 10 victoires dont 2 fois le Grand National) elle a donné naissance à Fotcha du Pecos (seconde du Grand Prix des Pouliches) et Faberge du Pecos. Après avoir très modestement couru (une 3e place en 5 sorties), Foly du Pecos (Khanjer Joli et Ferdelia) a produit Fracassee (Grand Prix des Pouliches 2011), Frappée et Fofolle (90.000 euros de gains en 10 places et 3 victoires dont le critérium des Landes).

 

Perdelian, étalon tombé dans l'oubli public mais tout de même très marquant chez les races "impurs"

 

Le mystère Perdelian

La remarquable performance de Ferdelia nous donne l’occasion de revenir sur la grande qualité d’un courant de sang un peu oublié, celui de son père Perdalian. Né chez le Baron de La Bastide en Haute Vienne, ce fils du chef de race Thalian, fit la monte en Corse de 1971 à 1982 avant d’être rapatrié sur Tarbes. Petit mais dur il s’est révélé très améliorateur et fut notamment meilleur père d’AQPS en plat en 1978 et 1979 ! Son excellente famille maternelle est toujours d’actualité via la production de l’élevage Steiner dont sont issus Perlasbord du Lac, Dream Pearl du Lac, Perle Claire Du Lac (mère de Reine Lauteix), Perlasa du Lac… ces derniers ont pour leur grande majorité été entrainés par… Thierry De Lauriere, le mentor de Frisson du Pecos !

 

Thierry de Laurière, le maître des anglos parmi les entraineurs français


Thierry De Lauriere et Philippe Viallard, un duo qui fonctionne !

 

Le terme « lignée » s’applique plus volontiers à la gente équine qu’au genre humain, mais en Anglo-Arabie (comme ailleurs) force est de constater que certaines familles ne cessent de produire des hommes de chevaux. Thierry De Lauriere, reconnu de tous comme l’un des plus avisés entraineurs d’Anglo-Arabes, est en effet le frère de Renaud (très connu dans l’univers du cheval de sport et notamment en concours complet) et le fils de Jean (figure historique du cheval de sport en France, créateur des ventes de Poitiers, naisseur ou valorisateur de nombreux reproducteurs et performeurs). Trois élèves de Thierry De Lauriere se sont imposés le week end dernier : Frisson du Pecos dans le Grand National, Fara d’Or dans le Prix du Comité Départemental d’Equitation à Agen et Segur les Villas dans le Prix de Bonnefoy à Toulouse. Ce dernier appartient à son naisseur Philippe Viallard, par ailleurs propriétaire de Frisson ! Le tandem Viallard / De Lauriere connait une réussite tout à fait remarquable depuis quelques saisons, notamment via la souche Davezac. On pensera, outre les sujets précédemment cités, à Farce du Pecos et Fairplay du Pecos.

 

Philippe Viallard

 

L'oeil des marchands de bestiaux

 

Basé dans le Cantal et passionné par l’Anglo-Arabe depuis sa jeunesse, Philippe Viallard a été l’un des plus important négociants en bestiaux de France à la suite de son père. Sur le papier très éloignés de l’univers des courses au galop, le négoce et la sélection des bovins à tout de même donné une série de remarquables éleveurs du Centre et de Normandie, mais également des réussites éclatantes à l’image de celle de Patrick Boiteau (Cyrlight, Karly Flight, Sunny Flight, Bonbon rose, Benefique…), Stéphane Milaveau (Louping D'ainay, Crystal D'ainay…), Gaëtan Gilles (Mid Dancer, Vision d’Etat, Chichicastenango…) ou Bernard Jeffroy (Never on Sunday…) !

 

A présent retraité, Philippe Viallard, aime voir ses Anglo-Arabes courir et ces derniers s’illustrent avec une rare régularité. Il souligne « la grande qualité de l’entrainement de Thierry De Lauriere » et il est difficile de ne pas voir dans sa réussite actuelle le « coup d’œil » de celui qui a été amené à choisir des milliers de bêtes tout au long de sa carrière. Il fonde de grands espoirs en Famous du Pecos, propre sœur de Family, qui vient d’intégrer l’effectif de l’entraineur Girondin. Elle ne manquera pas de poursuivre la grande réussite de sa famille pour le plus grand plaisir de son propriétaire dont la passion pour les courses d’Anglo-Arabes ne cesse de prendre de l’ampleur (7 chevaux à l’entrainement en 2012). L’Anglo Course trouve là un bel exemple du travail en « bonne entente » entre un éleveur, un propriétaire et un entraineur avisés.



Commentaires

Articles like these put the cosunemr in the driver seat-very important.
MEVYdUDgtqB - 12-02-2013 13:51