Dans la tourmente après son mauvais geste à Saint-Cloud, Christophe Soumillon a mis en lumière une autre facette de sa personnalité, celle du génie. Grâce a un nouveau coup de tactique, il a mené au succès Erevann dans le Prix Daniel Wildenstein (Gr.2). Le pensionnaire de Jean-Claude Rouget sauve l’honneur en ce samedi, en étant le seul cheval français à remporter une course de Groupe. Il tentera à 4 ans de faire aussi bien que sa mère Ervedya, triple lauréate de Groupe 1 sur le mile.
Erevann a tout d'un grand ! ©APRH
Épreuve de Gr. 2 sur le mile, le Prix Daniel Wildenstein rend hommage à l’une des figures historiques des courses françaises. Avant le coup, la course pouvait se résumer à un duel entre deux fils de Dubawi. D’un côté, The Revenant, 7 ans, lauréat des éditions 2019 et 2020, et 2e en 2021. De l’autre, Erevann, 3 ans, et seulement trois courses au compteur. Les deux étaient d’ailleurs au coude à coude en queue de peloton dans la fausse ligne droite. Moment choisi par Christophe Soumillon pour tenter un des coups tactiques qui ont fait sa légende. Alors que l’ensemble du peloton reste en pleine piste sur une bande de terrain neuve, le belge plonge à la corde. Les deux favoris se livrent alors un duel, chacun d’un côté de la piste. Au passage du poteau, The Revenant devra s’avouer vaincu et reconnaitre la supériorité de son cadet.
Calé à la corde, Erevann domine son ainé The Revenant ©APRH
Après d’impressionnants débuts dans le Prix de Saint-Désir en fin d’année de 2 ans, en dominant des chevaux de Groupe comme Al Hakeem, Tribalist ou Simca Mille, Erevann faisait partie des chevaux à suivre pour la saison classique. Plaisant vainqueur pour sa rentrée en mars, Erevann va connaitre un épisode de croissance, le faisant manquer la Poule d’Essai. Jean-Claude Rouget patientera alors jusqu’en juin, où le poulain s’adjugera le Prix Paul de Moussac (Gr.3). Dans l’un des miles les plus prestigieux du calendrier européen, le Prix Jacques le Marois (Gr.1), Erevann va de nouveau bien se comporter, se classant 3e de la Gosden Inspiral. Facile à monter, capable d’aller dans tous les terrains et encore tout neuf, Erevann devrait porter haut les couleurs françaises à 4 ans.
Erevann, le jour de ses débuts en terrain lourd ©APRH
Devenir gagnant de Gr.1, voilà le prochain défi qui attend Erevann. Il tentera de faire aussi bien que son illustre maman Ervedya, vedette du mile, lauréate de la Poule d’Essai, des Coronation Stakes, et du Prix du Moulin de Longchamp. Déjà entraînée par Jean-Claude Rouget, Ervedya avait été la première championne de Siyouni, qui faisait la monte au tarif de 7000€. Relativement peu soutenu par le Prince Aga Khan à ses débuts, Siyouni n’avait pas sailli l’élite des juments. En effet, Ervedya descend d’une souche récupérée à Marcel Boussac, lors de l’arrêt de ce dernier en 1978. Avant Ervedya, la souche n’avait quasiment rien sorti. Dans le pedigree, il faut remonter jusqu’à la 4e mère pour trouver la présence d’une gagnante de Groupe, en l’occurrence Euliya. Cette dernière avait remporté le Prix de Royallieu, à l’époque Gr. 3. Ici s'illustre une nouvelle fois la magie de ces souches Aga Khan, qui semblent toujours capables de sortir des champions !
Ervedya, la mère d'Erevann ©APRH
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